Le millésime 1975

par Julie Berteloot
5,3K vues
Millésime 1975

Si le millésime 1975 s’est montré plutôt décevant du côté de la Vallée du Rhône et de la Bourgogne, il révèle en revanche un tout autre visage à Bordeaux comme en Champagne. Entre contrastes marqués et réussites éclatantes, cette année singulière a laissé une empreinte durable dans certaines régions viticoles, offrant aux amateurs l’occasion d’explorer un millésime aussi inégal qu’intrigant.

Les vins de 1975 à Bordeaux :

À Bordeaux, le millésime 1975 fut d’abord une année d’incertitudes. Après un printemps doux mais humide et un été sec, la vendange s’annonçait délicate. Les viticulteurs craignaient la pourriture et avançaient la récolte pour préserver les raisins. Pourtant, cette prudence donna naissance à des vins d’une rare concentration et d’une structure tannique impressionnante.

Les grands crus classés du Médoc, de Margaux à Pauillac, se distinguent par leur charpente et leur intensité aromatique. Ces vins, puissants et fermes dans leur jeunesse, ont mis des décennies à s’ouvrir pleinement. Aujourd’hui, ils dévoilent une harmonie admirable, où la rigueur du terroir rencontre la complexité du temps. Pour beaucoup d’experts, 1975 demeure le meilleur millésime depuis 1961 à Bordeaux, notamment pour les rouges taillés pour la garde.

Dans les châteaux prestigieux tels que Latour, Mouton Rothschild ou Margaux, les vins de 1975 sont devenues des références pour les amateurs de grands vins classiques, racés et profonds. Les Sauternes, quant à eux, ont bénéficié d’un long été indien favorable à la pourriture noble : riches, équilibrés et élégants, certains crus comme Yquem 1975 comptent parmi les plus grands liquoreux du XXe siècle.

 

Vignes Bordeaux 1975
Vignes de Bordeaux en 1975

La région Bourgogne en 1975 :

En Bourgogne, la vendange de 1975 se fit tardivement, sous un climat sec mais sans excès de chaleur. Les rouges présentent une belle couleur, une matière fine et un équilibre élégant, bien que l’ensemble du millésime reste marqué par une certaine hétérogénéité. Les meilleurs climats, notamment en Côte de Nuits, ont produit des vins racés, encore vivants aujourd’hui pour ceux issus de caves bien tenues. Les blancs, quant à eux, se révèlent plaisants, mais parfois marqués par une acidité plus prononcée.

Les Champagnes de l’année 1975 :

En Champagne, la comparaison avec 1973 n’est pas flatteuse, mais le millésime 1975 révèle une personnalité subtile et élégante. Malgré une année contrastée, les meilleures maisons ont su élaborer des cuvées équilibrées, portées par une belle acidité et une finesse remarquable. Les assemblages dominés par le Chardonnay brillent par leur fraîcheur et leur précision, tandis que les champagnes les plus réussis — chez Bollinger, Pol Roger ou Krug — dévoilent aujourd’hui une complexité patinée, mêlant notes d’amande, de miel et de fruits secs. Des vins d’une maturité harmonieuse, témoins d’un savoir-faire intemporel.

Les vins de 1975 dans la Vallée du Rhône :

L’année 1975 fut exigeante pour la région Rhône, marquée par des conditions climatiques capricieuses. Cependant, certains vignerons, notamment à Cornas, ont su révéler tout le potentiel du terroir, offrant des vins au caractère affirmé et à la structure intéressante.

Vignes Rhône
Vignes Rhône

Notre sélection :

Château Chasse Spleen 1975

PAUL JABOULET AINE La Chapelle 1975

CHÂTEAU MARGAUX Magnum 1975

Vous aimerez aussi...