Le Millésime 1986

Le millésime 1986 a été marqué par des conditions climatiques extrêmes et contrastées, offrant des résultats très variables selon les régions viticoles.

Le début de l’année a été rude, avec un hiver long et rigoureux qui a persisté jusqu’à la fin du mois d’avril. Le printemps a toutefois fait une arrivée remarquée en mai, apportant une chaleur bienvenue qui a favorisé une floraison rapide, belle et homogène, laissant présager une récolte généreuse.

L’été, de juin à fin août, a été torride et très sec, notamment à Bordeaux où aucune pluie n’est tombée pendant trois mois. Cette sécheresse a ralenti la maturation des raisins. Dans d’autres régions comme la vallée du Rhône, des orages ponctuels ont eu lieu, mais la chaleur a été écrasante, avec des températures atteignant 50°C en Côte Rôtie.

C’est l’automne qui a sauvé le millésime dans de nombreuses appellations. Les pluies de septembre ont permis aux raisins de retrouver un développement normal, relançant la maturation.

Le millésime 1986 à Bordeaux

Au médoc, les vins de 1986 sont exceptionnels. Ils se caractérisent par une structure ferme et dense, mais aussi par un fruit éclatant. Leurs tanins racés et magnifiques leur ont permis de développer un équilibre, une richesse et une finesse remarquables. Ces vins, parfois qualifiés de grandissimes, sont des modèles de longévité et peuvent encore s’apprécier aujourd’hui. D’ailleurs, certains vignerons n’hésitent pas à les comparer au millésime mythique de 1961.

Ailleurs à Bordeaux, les appellations de la Rive Droite, comme Saint-Émilion et Pomerol, ont également produit de très bons vins. Aujourd’hui, ces vins sont à leur apogée et se boivent avec plaisir, révélant une richesse aromatique toujours présente.

Château Mouton Rothschild 1986

100/100 : « La bouche est magnifiquement équilibrée avec sa structure tannique ferme caractéristique, un Mouton-Rothschild à la charpente et à la masculinité. »

Robert Parker

Les vins de 1986 dans la région Sauternes a également été une année faste. Les conditions climatiques idéales — pluies en septembre, brumes matinales et ensoleillement automnal — ont favorisé le développement du Botrytis cinerea (la pourriture noble) et la concentration des baies. Les vins produits sont gras, longs en bouche et d’une grande beauté aromatique, avec des notes de fruits confits, de rôti et, avec le temps, d’agrumes et de fruits exotiques. Ces grands liquoreux de garde sont considérés comme des références, au même titre que les mythiques millésimes 1959 et 1953.

La région Bourgogne en 1986

Les vins de 1986 en Bourgogne a été marqué par une grande hétérogénéité de la qualité des raisins, notamment entre les différents domaines et appellations. Les vins rouges et les vins blancs ont également connu des sorts différents. Globalement, les vins blancs de Bourgogne, issus principalement du Chardonnay, se sont révélés d’une qualité supérieure. Les conditions climatiques ont favorisé l’expression de ce cépage, donnant naissance à des vins d’une grande finesse et d’une belle complexité.

Malgré l’hétérogénéité, le millésime 1986 en Bourgogne offre des vins rouges d’une qualité générale très bonne. Ces vins se distinguent par leur structure solide et leur richesse en tanins, ce qui les a dotés d’un bon potentiel de garde. Aujourd’hui, il est temps de savourer les vins rouges de Bourgogne de 1986. La majorité d’entre eux ont atteint leur plénitude, et offrent une belle expression de leur terroir. Pour les meilleures cuvées, un potentiel de garde supplémentaire existe encore, permettant aux collectionneurs de les conserver quelques années de plus.

Les vins du Rhône en 1986

Contrairement aux hivers précédents, l’année 1986 a été marquée par des températures extrêmement basses et un Mistral puissant dans la Vallée du Rhône. Ces conditions climatiques, si dures pour les oliviers et les mimosas, ont fait craindre le pire pour les vignes. Cependant, la résilience des ceps a limité les dégâts.

Les vins rouges du Rhône de l’année 1986 se sont révélés être de bonne garde. Plusieurs bouteilles, notamment issues des appellations les plus prestigieuses, peuvent encore offrir de belles sensations de dégustation, avec des arômes complexes d’évolution qui se sont développés avec le temps.

Les Champagnes du millésime 1986

La qualité du champagne de 1986 est due à une maturité homogène et satisfaisante des trois cépages principaux, avec le Chardonnay qui s’est particulièrement distingué. Les champagnes issus de ce cépage sont très expressifs et aromatiques, et l’assemblage a su mettre en valeur ces qualités. La plupart de ces vins, commercialisés à partir de 1992, ont atteint leur plénitude et sont à boire sans plus attendre.

Notre sélection

Château Margaux 1986

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Petrus 1986

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Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1986

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