Le millésime 2000

par Julie Berteloot 14 février 2025

14 février 2025 1,8K vues

Le millénaire se termine en beauté. Qualité et exigence définissent le millésime 2000. Il déclenche un emballement des cours et dépasse même les estimations données par les économistes. Il est le millésime le plus réussi depuis 1990. C’est un millésime symbole avec une diversification des styles de vins, la prise de conscience de l’importance de la date des vendanges et la notion de maturité qui ne se limite plus qu’à la teneur en sucre et aux taux d’acidité mais en intégrant la charge phénolique.

Bordeaux

Le printemps est difficile pour la vigne avec de nombreuses pluies. Seul mai est chaud mais juin et juillet suivent avec des pluies incessantes. Le soleil n’est arrivé qu’en fin du mois de juillet. Néanmoins, le soleil est bien plein pour août et le temps clément continue jusqu’à la mi-octobre. Les liquoreux souffrent trop des pluies mais les rouges sont incontestablement réussis dans presque toutes les appellations. C’est le Médoc qui ressort le plus. C’est l’un des plus puissants millésimes depuis 1961, dense, puissant et pur. Les vins sont tanniques et vifs avec un beau potentiel de garde. Légèrement inférieurs aux rouges, les vins blancs secs sont très bons tant par leur composition que par leur caractère aromatique.

Pour ce qui est des liquoreux, les mauvaises conditions météorologiques d’octobre ne permettent pas de récolter une grande quantité de raisins botrytisés. Ils sont tout de même de bonne qualité et continuent de se bonifier.

Le millésime 2000 est symbolique. Bordeaux peut se vanter d’avoir réussi l’un des plus beaux millésimes jamais réalisés. Le marché va littéralement s’arracher les vins. Les prix atteignent des sommets pour cette année symbolique.

Bourgogne

Le temps est plutôt chaud en mai et en juin mais juillet est pluvieux et frais. La floraison est précoce et très rapide. Les vendanges sont inégales dans la région. C’est l’année du chablis qui atteint un niveau remarquable par son aptitude à la garde. En volume, c’est la deuxième récolte de toute l’histoire bourguignonne. Sans être aussi exceptionnels que les rouges, les vins blancs de la Côte d’Or sont très réussis. Ils sont beaux, riches, fruités avec des aromes complexes. Ils sont de bonne garde. Le millésime 2000 dépasse le record de 1989 en prix. Aubert de Villaine exprime que l’année peut conduire au paradis. Les vins du Domaine de la Romanée Conti sont bien colorés, sages et harmonieux.

Champagne

L’année est un millésime exceptionnel pour Veuve Clicquot. Il est plus réservé chez Deutz par exemple. La pluie n’a pas aidé à obtenir des vins bien fermes. C’est le soleil de septembre qui sauve certaines cuvées.

Rhône

La grande réussite de 1999 fait un peu d’ombre au millésime 2000. Les rouges sont assez divers notamment entre le Nord et le Sud. L’acidité est plutôt faible pour ceux du Sud. Ils sont tout de même bons mais ne tiendront pas jusqu’en 2100.

Loire et Alsace

Les résultats dans la vallée de la loire sont contrastés avec une année plus propice aux vins rouges et aux blancs qu’aux liquoreux. Le millésime est globalement au dessus des deux précédents. Les vainqueurs de l’année sont les blancs secs tant en Anjou qu’en Touraine.

Du Côté de l’Alsace, c’est l’année du Riesling à l’origine de très belles bouteilles encore à déguster aujourd’hui.